« Soyez dans la joie »
Ce 3ème dimanche de l’Avent est le dimanche de la joie : « Je tressaille de joie dans le
Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu » dit Isaïe ; « Mon âme exalte le Seigneur… Le
puissant fit pour moi des merveilles » lui répond la Vierge Marie ; « Frères soyez toujours
dans la joie » renchérit saint Paul. On se dit qu’ils ne devaient pas vivre en France où
suivant les français tout va mal, où l’on est au bord de l’abîme et de l’apocalypse !
Pourtant Isaïe écrit en esclavage à Babylone, Marie dans un pays occupé, Paul dans une
prison. Pourquoi parlent-ils de joie, alors même que nous qui ne sommes pas en
esclavage, en prison ou en pays occupé, nous ne parvenons pas toujours à nous réjouir
de la vie ?
I/ La joie de l’espérance : Dieu ne nous oublie pas !
Isaïe, Marie et Paul ont en commun une chose que nous avons tendance à oublier : ils
espèrent en Dieu. Ils savent que même s’ils sont au fond de la souffrance et de la mort,
Dieu ne les abandonnera jamais. Il viendra à leur secours et les délivrera. Cette
espérance est fondée sur la fidélité de Dieu, sur le message des prophètes, d’Isaïe à Jean
Baptiste, sur l’espérance de la venue du Messie, l’envoyé de Dieu pour sauver son
peuple.
II/ La joie de la foi : Dieu est avec nous !
Il ne s’agit d’ailleurs pas que d’une espérance, mais bien d’une joie profonde qui permet
d’affronter les difficultés : Dieu est « Emmanuel », il est Dieu avec nous. Il est avec son
peuple en exil à Babylone. Il est présent au milieu de nous. Il est dans l’Église. Pourquoi
sommes-nous tristes, comme les disciples d’Emmaüs, alors même qu’il chemine avec
nous sur nos chemins ? Le temps de l’Avent est bien celui qui nous invite à nous
demander en qui nous espérons, ce que nous espérons, mais aussi si la joie est bien
présente en nous. La joie de l’espérance est ce qui soutient notre foi que le Seigneur Dieu
fera germer la justice et la louange devant toutes les nations.
III/ La joie de la charité : Dieu a souci du plus faible !
Mais cette espérance et cette joie ne doivent pas nous enfermer sur nous-mêmes, le
Magnificat de la Vierge Marie, qui répond à la lecture d’Isaïe, est là pour nous le rappeler.
Dieu est là aussi de manière plus forte auprès de celui qui a le cœur brisé, les pauvres, les
captifs, les prisonniers. Il comble de biens les affamés, il relève celui qui est tombé. C’est
une joie qui nous oblige aussi à regarder vers celui qui à notre porte a faim et soif. La joie
se vit dans l’espérance et la foi mais, cette espérance et cette foi sont vaines si elles ne se
traduisent pas en actes dans la charité et l’amour du prochain. Nous sommes dans la joie
chaque fois que nous vivons de la présence de Dieu en nous et que nous le manifestons
dans l’amour du prochain. La joie ne vaut que si elle est partagée. Le temps de Noël est
ce temps de joie partagée où nous nous ouvrons à la présence de Dieu et à nos frères et
sœurs dans la foi et l’espérance d’un Dieu qui nous aime et vient nous sauver aujourd’hui
et toujours.