Homélie du Père ADOU: BAPTÊME DE JÉSUS

L’Évangile de saint Marc nous rapporte l’événement du baptême de Jésus qui
clôt le temps de Noël. Ce baptême donné par Jean Baptiste était un geste de
pénitence. Ceux qui demandaient à le recevoir manifestaient qu’ils se
reconnaissaient pécheurs. Or voilà que Jésus est là. le Fils bien-aimé du
Père n’avait pas de péché à se faire pardonner. Alors pourquoi demande-t-il à
recevoir ce baptême de conversion ?


Certains répondent qu’il a voulu donner l’exemple. C’est sans doute bien,
mais il nous faut aller plus loin. La démarche de Jésus a une signification
unique. Il faut savoir que le mot “baptême” signifie “plonger”. Au jour de son
baptême, Jésus, pur de tout péché, a été plongé dans l’eau du Jourdain. Il en
est ressorti porteur de tout le péché du monde. Il l’a pris sur lui pour nous en
libérer. Quant à nous, au jour de notre baptême, nous avons été immergés
dans l’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Ce jour-là, Jésus
nous a dit : “Tu es mon enfant bien-aimé.”


Jésus n’avait pas besoin de ce baptême donné par Jean Baptiste. Il n’avait
pas de péché à se faire pardonner. Mais il a tenu à rejoindre tous les
hommes pécheurs. Il a pris sur lui tous leurs péchés et toutes leurs misères.
Avec nous, il porte sa croix et nous la portons avec lui.


Le baptême de Jésus a été le point de départ de sa mission. Tout au long de
son ministère, il a annoncé la bonne nouvelle aux pauvres, il a pardonné,
guéri, relevé. Il a fait renaître l’espérance là où il n’y en avait plus. Et le
service, auquel nous devons répondre en premier, est le service, nous dit
Jean, du témoignage. Témoin en grec, se dit martyr. Le martyr dans l’Église,
ce n’est pas celui qui verse le sang des autres, c’est bien celui qui offre sa vie
pour les autres.


Ce témoignage, par le baptême, c’est celui de notre vie de tous les jours,
avant même d’être des paroles. Il suffit parfois de peu de choses : un regard
d’amour pour celui qui n’arrive plus à s’aimer, un geste de solidarité pour
celui qui n’a plus rien, une démarche de pardon pour celui qui nous a blessés
ou que l’on a blessé, une marque de très grand respect pour celui qui est
méprisé et qui n’arrive plus à se respecter lui-même. Ces gestes de solidarité
sont très importants. Ils contribuent à faire déchirer ce qui empêche de savoir
qu’ils sont les fils bien aimés du Père.