Homélie du Père ADOU: 3ème DIMANCHE DE PAQUES ANNÉE B

« La paix soit avec vous. »

«  La paix soit avec vous ! », c’est par ses mots que Jésus, dans l’évangile de Luc (comme en Jean),
commence par parler à ses disciples.
Cette paix, c’est celle que recherche un cœur bouleversé par ce qu’il vient de vivre : la mort
violente de Jésus, la fin de toutes leurs espérances et de leur foi. Le Messie est un messie de justice et
de paix. Par sa mort, Jésus a apporté le jugement et la justice sur la terre et le fruit de ce jugement,
c’est cette paix qui doit régner dans nos cœurs.
La paix est importante, elle est le signe de la présence active de Dieu à l’œuvre en nous. Cette paix
vient de la foi en la résurrection, de la certitude que la vie est plus forte que la mort, que la
souffrance ne peut jamais être la plus forte, que la croix n’est pas une fin mais un passage.
Cette paix est le fruit que nous avons à recevoir dans ce temps pascal. Cette paix transforme tout et
change le regard. Parce que les disciples ne sont pas dans la paix, qu’ils sont troublés et bouleversés,
ils ne peuvent reconnaître Jésus ressuscité. Jésus ressuscité est à la fois le même, il leur montre ses
pieds et ses mains, il mange devant eux, et en même temps il est différent, il est transfiguré par la
paix qui émane de celui qui est passé par la mort.
C’est le mystère de la résurrection à laquelle nous sommes tous appelés par notre baptême : entrer dans a
paix de Dieu.

La paix par l’accueil du pardon. Cette paix passe par le pardon des péchés explique
Jésus à ses apôtres. Ce pardon, Pierre est le premier à le recevoir. Il y a quelque chose de paradoxal à
l’entendre dans le livre des Actes accuser les hommes d’Israël, par deux fois, d’avoir renié Jésus. Lui-
même l’a renié trois fois ! Malgré son triple reniement, Dieu lui a pardonné et lui a confié d’être
le berger du troupeau. La paix passe par le pardon,
c’est l’expérience pascale des apôtres. C’est ce qui revient dans chacune des lectures de ce jour : le
pardon des péchés en Jésus Christ, le Juste. Et saint Jean nous dit que nous, qui avons accédé à la paix de
Dieu par le pardon des péchés, nous avons à notre tour à vivre de ce pardon pour vivre dans la vérité
et non le mensonge.
A travers Pierre, à travers les hommes d’Israël, à travers l’expérience que nous avons à vivre chaque
jour du pardon, se révèle le mystère de Pâques : le pardon des péchés qui conduit à la paix des cœurs.
D’ailleurs, ce pardon est au cœur de la seule prière que Jésus a laissé à ses disciples : pardonnes-nous
nos péchés comme nous les pardonnons aux autres.
Seul le pardon conduit à la paix et permet de vivre de la lumière de la résurrection. Il y a une
conversion à faire : « Convertissez-vous et tournez- vous vers Dieu pour que vos péchés soient
effacés. » ; « la conversion sera proclamée en son nom pour le pardon des péchés. ». Les disciples au
soir de la résurrection ont à se convertir, à tourner leurs regards vers Dieu, le Dieu du pardon et de la 
vie, le Dieu de la paix.

Nous avons à recevoir, nous aussi le Christ ressuscité parmi nous, nous avons à le recevoir avec
ce qu’il nous offre : sa paix et le pardon des péchés. Pour cela, il nous suffit de tourner, de
convertir nos cœurs, à ce mystère central de la révélation en Jésus Christ : Dieu a tellement aimé le
monde qu’il lui a offert son pardon gratuitement et en plénitude, à nous d’en vivre aujourd’hui et à le
faire vivre autour de nous dans toutes les nations.