La sainteté de la famille.
A la suite de la fête de Noël, nous fêtons la Sainte Famille. Qu’est-ce que la sainteté d’une
famille ? Est-ce une famille parfaite ? Est-ce une famille qui ne rencontre aucun
problème ? Est-ce une famille où les enfants sont sages et obéissants, les parents
exemplaires ?
La liturgie nous propose, pour nous accompagner et nous aider à y voir plus clair, deux
familles, celle d’Abraham et de Sarah et celle de Joseph et Marie.
I/ Est-ce que ce sont des familles parfaites et sans soucis ?
La première famille qui nous est proposée en exemple est loin d’être parfaite et sans
soucis : Le couple d’Abraham et de Sarah.
Sarah est stérile, elle ne peut pas avoir d’enfants. C’est une souffrance pour eux. Sarahe
est jalouse, d’ Agar. Sarah et Abraham sont un couple en désir d’enfant prêt à tout pour en
avoir et en proie avec tous les conflits de couple qui en résultent. Et pourtant, ils nous sont
proposés comme modèle de Foi et de sainteté.
En ce qui concerne Marie et Joseph, leur vie n’est pas plus simple. Comme le dit Syméon
à Marie : « ton âme sera transpercé d’un glaive. » Marie est enceinte. Joseph pense la
répudier en secret mais en la laissant à la honte d’une femme sans mari. Ils vont aussi
connaître la douleur de voir leur fils disparaître pendant trois jours lors d’un pèlerinage à
Jérusalem, sans compter un exil en Egypte.
Non, la vie des saintes familles n’est pas exempte de toutes les difficultés, douleurs et
souffrances qui peuvent être présentes dans notre humanité. La sainteté de la famille ne
réside pas dans la perfection de leur vie mais relève d’une autre dimension, plus
spirituelle.
II/ Des familles unies dans la foi en Dieu.
Ce qui fait la sainteté de ces familles, c’est leur foi inébranlable que Dieu est avec eux et
qu’il les accompagne tout au long des difficultés de leur vie. Ils ont remis leur famille entre
les mains de Dieu et ils lui font confiance. C’est un des sens du sacrifice d’Abraham en
Gn22, qui rappelle à Abraham que son fils ne lui appartient pas et qu’il est un don à
recevoir. C’est le sens de la démarche des parents de Jésus à Jérusalem, présenter leur
fils à Dieu et le lui consacrer, comme on doit le faire pour tout fils premier né.
Abraham et Sarah ont fait des erreurs dans leur vie et avec leurs enfants. Marie et Joseph
sont bien souvent déboussolés face aux paroles et aux actes de Jésus.
Ce qui les distingue des autres, c’est leur foi en Dieu. Cette foi qui leur permet de croire
qu’on peut enfanter à 100 ans (malgré leur rire initial). Cette foi qui leur permet de croire
que leur fils sera le salut et la lumière qui se révèle aux nations. Leur foi les a guidés au
milieu des difficultés et leur a permis de les surmonter. Leur foi est empreinte d’espérance,
car il leur a fallu de la patience pour voir se réaliser les promesses de Dieu. Mais cette foi
pleine d’espérance était aussi pleine de charité et d’amour du prochain, comme quand
Abraham reçoit les trois hommes à Mambré ou que Marie visite Elisabeth.
Une sainte famille n’est pas une famille sans soucis, ni problèmes, une famille modèle en
tout. La sainte famille, celle de l’Ancien Testament comme celle du Nouveau, est une
famille normale animée par le souffle de la foi, de l’espérance et de la charité. En fait toute
famille de ce monde, quel que soit son histoire, sa composition ou ses problèmes, peut
être une sainte famille si elle met ces trois vertus cardinales au cœur de sa vie de famille.
A vous maintenant de voir si vous êtes de saintes familles.